Selon cet organisme, sept ou huit pays riches – notamment la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada – sont à l’origine d’environ 80 % des migrations internationales d’infirmières, pour tenter de combler leurs pénuries nationales, relatent nos confrères du journal La Croix. En témoigne un accord entre la Grande-Bretagne et le Ghana, le gouvernement britannique n’hésitant pas à payer 1 000 livres pour faire venir travailler une infirmière sur son sol. Un accord identique a été signé entre les Britanniques et le Népal, ce dernier étant bien plus démuni que le premier (20 versus 80 infirmières pour 10 000 habitants). De plus, le recrutement international se concentre principalement sur les infirmières spécialisées et expérimentées, déplore le CII. « Cela crée un grave déficit d’expertise dans les pays qui ne peuvent se permettre de perdre leurs infirmières les plus expérimentées. »
Rompre le cycle du sous-financement
Pour y remédier, il serait urgent d’augmenter les effectifs afin de remédier aux pénuries et à la répartition inégale des personnels infirmiers. Il faudra pour cela investir dans des stratégies de formation et d’emploi capables de répondre aux besoins de santé des populations. « Les travailleurs de la santé et des soins, dont la majorité sont des femmes, jouent un rôle clef dans le renforcement de la résilience des communautés et des systèmes de santé. En retour, cela stimule la croissance économique ainsi que la création d’emplois décents », insiste Pamela Cipriano. Et d’enfoncer le clou : « Nous le savons, les problèmes qui nous ont empêchés de réaliser la couverture sanitaire universelle (CSU) avant la pandémie n’ont pas disparu. Il faut donc rompre le cycle du sous-financement et considérer les investissements dans la CSU comme autant d’investissements dans la sécurité sanitaire et dans la durabilité économique. »