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Assurances : comment font ils pour bien dormir ?

Publié le 26/01/06 10:04 - Modifié le 18/03/06 22:51
A propos de 3 cas ...
Tout le monde ne le sait peut-être pas, mais lors d’un crédit immobilier, il faut assurer son emprunt (si vous décédez ou si vous ne pouvez plus payer à cause d’une invalidité par exemple) auprès de la banque ou d’un groupe d’assurance tiers. Pour que l’assurance accepte de vous couvrir, elle demande analyses biologiques, examen médical et questionnaire médical (ces trois éléments étant le maximum a priori, ensuite chaque groupe les impose +/- suivant l’age, la somme empruntée …). En fonction des éléments que vous fournissez, elle déterminera la mensualité à payer pour assurer votre emprunt. En fait c’est le médecin de cette assurance qui sous-couvert du secret médical traitera ces informations et en tirera les conclusions adéquates.

Ces conclusions peuvent varier suivant différents cas :

- Vous êtes en parfaite santé, sans antécédent particulier, votre bilan bio est parfait : vous payerez la mensualité minimale.

- Vous avez eu ou vous avez encore un soucis de santé : là problème. Tout dépend de la nature de celui-ci. Deux choses vont alors probablement vous tomber sur la tête : une augmentation de la mensualité pour couvrir le risque supplémentaire lié à votre pathologie ou à votre antécédent et, possiblement, une exclusion de votre couverture sur tous les problèmes de santé potentiellement envisageables suite à votre pathologie (ou antécédent). Dans ce dernier cas de figure, si vous ne pouvez plus rembourser votre prêt suite à un problème lié à cet antécédent et bien l’assurance ne prendra pas le relais. Normale, vous lui avez d’ailleurs signé un papier disant que vous renonciez à être couvert sur ce point-là et ses conséquences … Et vous avez été obligé, sinon vous n’auriez pas été assuré et la banque ne vous aurait pas prêté d’argent.

Tout ça est déjà un système fort solidaire comme on peut l’imaginer … Un système dans lequel il vaut mieux être jeune, riche et en bonne santé … Mais le plus beau reste à venir et je me demande parfois comment nos confrères en charge de ce genre de dossier font pour bien dormir la nuit.

Trois exemples :

Le premier est raconté par un membre du personnel hospitalier : pour un antécédent de migraine ophtalmique, le médecin de l’assurance lui a demandé de signer un papier comme quoi il excluait des problèmes de santé pour la couverture de son prêt tout ce qui était neurologique et ophtalmique …

Deuxième exemple :

Patient jeune (35 ans) que j’ai vu en consultation. Cet homme présente une HTA essentielle non compliquée diagnostiquée à l’age de 16 ans sur une tension en permanence dans les 160/90. Depuis il est sous la plus petite dose d’IEC possible et ne dépasse jamais les 130/80 lors de ses contrôles bi mensuels. Et bien pour son crédit immobilier, on a multiplié par 2 les mensualités de son assurance et, tenez vous bien, dans le même temps, on lui a demandé de renoncer à toute couverture en cas de maladies cardio-vasculaires ou liées à son hypertension. Cet homme a protesté en disant que s’il devait renoncer à être couvert pour ça, alors pourquoi lui multipliait t’on ses mensualité du double ??? Il a obtenu gain de cause sur ce dernier point et a vu ses mensualités ramenées à une valeur plus normale. Cas complètement stupide avec cette exclusion tellement large. Cas complètement stupide également car cet homme-là, parfaitement régularisé, qui va chez le médecin tous les deux mois depuis l’age de 16 ans, et qui fait parti des personnes les mieux suivies de ce pays …

Troisième exemple, le mien :

Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai eu le droit a un traitement orthodontique. Le mien a été un peu particulier puisqu’il s’est soldé par une petite intervention chirurgicale en maxilo faciale. Et bien tenez vous bien, le brave médecin de l’assurance, l’une des 3 grandes qui assure les professionnels de santé de ce pays, m’a demandé de signer une absence de couverture pour mon traitement orthodontique. Ce brave confrère n’a pas oublié de mentionner en bas de sa signature son ancien poste de chef de clinique (en quoi … ?), ça en impose sur cette grande décision. Heureusement, il ne m’a pas demandé de majoration de mensualité … Trêve de moquerie, tout ceci relève probablement de simples barèmes et d’organigramme décisionnels pour appliquer surprimes et absence de couverture. Enfin, j’espère tout de même ne pas décéder ou être invalide à cause d’un problème de mâchoire …

Tout cela m’interroge grandement sur plusieurs points :

Comment peut-on faire ce boulot ? Comment peut-on gérer ce genre de choses en dormant bien la nuit ? Surtout quand on connaît le contexte actuel et la difficulté d’accession à la propriété. Comment peut-on s’engager en tant que médecin dans un système absolument pas solidaire, ayant pour unique but de faire du pognon en se dégageant de tous les risques principaux. Ce genre de système mérite-il d’ailleurs vraiment le nom d’assurance ? À mon avis non.
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