Peux-tu nous raconter ton parcours ?
J’ai fait toutes mes études à Montpellier, de la maternelle jusqu’à la faculté. J’ai passé un baccalauréat scientifique en 2015 que j’ai obtenu avec la mention bien. Ensuite je suis rentré en Paces, que j’ai eu en deux ans après avoir redoublé la première année.

Comment se sont passées tes études ?
Étant plus jeune, je n’ai pas rencontré de difficultés particulières, travaillant régulièrement et obtenant de bons résultats. Ensuite, à partir de la terminale j’ai connu plus de difficultés avec notamment une baisse de mes notes. Ces difficultés se sont majorées lors du premier semestre de ma « première Paces » avec une déconvenue lors du concours durant lequel je me suis « sabordé » tout seul. Mais j’ai retiré énormément de positif de cette période, ce qui m’a permis d’avancer et d’arriver où j’en suis aujourd’hui.
Lors de mon externat, je me suis pris de passion pour mes études que ce soit à l’hôpital au contact des patients ou en révisant mes cours. J’ai pu aussi profiter pleinement de ma vie étudiante jusqu’au Covid. J’ai fait de magnifiques rencontres et toutes ces années m’ont permis de m’enrichir sur le plan personnel et professionnel.

Quels ont été ton pire et ton meilleur souvenir ?
J’ai mal vécu la période Covid, plus précisément ma cinquième année durant les confinements. Je pense que ce sentiment est partagé par de nombreux étudiants sans remettre en cause quiconque. Ma vie sociale s’était appauvrie, on faisait parfois jusqu’à 10 à 11 h de cours en zoom, seuls à notre domicile. Moi qui à l’ordinaire aime interagir avec les autres, je présentais des difficultés à manier ce nouveau format de cours.
Notre formation en stage a été parfois bouleversée par l’épidémie. Cependant, je souhaiterais remercier la Faculté de Montpellier-Nîmes et tous les médecins intervenants, que ce soit en stage ou en cours, pour leur bienveillance et pour avoir continué à nous offrir la meilleure formation possible malgré ce contexte difficile.
Mon meilleur souvenir a été l’intégration de médecine. Cet évènement a marqué le début de ma vie étudiante tant rêvée après deux ans de concours. J’y ai rencontré des gens formidables et vécu des moments incroyables.

Comment as-tu vécu les Ecni ?
J’ai très bien vécu mon année. J’avais la chance d’être entouré de mes proches qui sont en grande partie responsables du résultat final. Je souhaiterais d’ailleurs remercier mes deux colocataires qui passaient aussi le concours. Ils m’ont tiré vers le haut et eux aussi d’ailleurs ont très bien réussi. Ensuite, à la différence de l’année précédente, j’étais libre de pouvoir continuer à entretenir une vie sociale même si je travaillais beaucoup. Cela me permettait d’avoir un équilibre essentiel pour passer cette épreuve. De plus, j’ai pris l’année avec sérénité sans objectifs clairs, je me disais qu’être dans le top 2000 serait superbe, car cela m’offrait un accès à presque toutes les spécialités. Je voulais surtout apprendre le maximum de choses, afin de bâtir le socle théorique le plus solide sur lequel je pourrai me baser plus tard.
Ma philosophie était tout simplement de faire du mieux possible afin de n’avoir aucun regret.

Quand as-tu fait le choix de la spécialité médecine générale ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?
Cela fait trois ans que je suis attiré par la médecine générale. Tout d’abord mon père est lui-même médecin généraliste et après toutes ses années de carrière le voir prendre toujours autant de plaisir et garder cette envie d’apprendre m’a beaucoup inspiré. Ensuite, j’ai adoré mon stage de médecine générale en quatrième année, j’étais fasciné par le fait de pouvoir aborder de nombreux domaines de la médecine en une seule journée, d’une consultation ou visite à une autre.
J’ai toujours pris du plaisir dans les stages où je passais avec l’envie d’apprendre le maximum de choses sur la spécialité abordée. Néanmoins, je n’ai pas eu le « coup de cœur » pour une spécialité d’organe. De plus, je suis du genre un peu « touche à tout » et le fait de devoir souvent s’hyperspécialiser dans les différentes disciplines m’attirait peu. La seule spécialité avec laquelle j’ai vraiment hésité est la médecine interne qui répondait à ce que je recherchais, c’est-à-dire une discipline clinique, diagnostique et transversale. La maquette d’internat notamment me plaisait du fait de la diversité des stages dans lesquels il était possible de se former.
L’argument qui m’a permis de trancher est la multitude de possibilités qu’offre la spécialité de médecine générale. Il est possible de passer une grande diversité de DU, d’approfondir notre cursus en prenant une FST, de pouvoir travailler à l’hôpital ou en libéral, etc. D’ailleurs la création d’une FST de médecine polyvalente a pris une part importante dans mon choix.

Quelles ont été les réactions de ton entourage devant ton classement et ton choix de spécialité ?
Mon entourage a très bien compris mon choix et personne n’a essayé de m’influencer. Mes parents m’ont éduqué avec l’idée de faire le métier dans lequel je m’épanouirai. Ils n’étaient pas forcément pour que je fasse médecine devant la difficulté de la première année et le fait que j’allais devoir sacrifier quelques années de ma jeunesse afin de réussir.
Dans le milieu médical, mon choix a été respecté et même félicité. Pour les gens extérieurs à ce milieu, cela a été plus compliqué de comprendre. J’ai dû souvent justifier mon choix. Il était parfois compliqué d’être confronté à certains préjugés. Mais je savais ce que je voulais et je suis souvent parvenu à le faire comprendre aux personnes concernées.

Pourquoi choisir la médecine générale en 2022 ?
Comme je l’ai dit précédemment, cette spécialité offre une grande liberté d’exercice et la possibilité de devenir le médecin que l’on souhaite être. On peut continuer à suivre les évolutions des autres spécialités, s’y intéresser de plus ou moins près selon nos préférences. De plus, c’est une des rares spécialités à cheval entre la médecine préventive et curative, ce qui en fait aussi sa difficulté et sa place centrale dans le système de santé. En effet, il est important d’être toujours à l’affut et consciencieux afin de déclencher une prise en charge au bon moment vers le spécialiste adapté. Tout cela dans le but d’obtenir un gain de chance pour les patients. Ensuite, il y a cette dimension sociale que je trouve attractive, dans le sens où on connaît le patient en face de nous, on le prend en charge dans sa globalité.

Un conseil pour les futurs internes pour choisir leur spé ?
Le seul conseil que je pourrai donner est de choisir la spécialité dans laquelle vous vous sentirez le mieux, celle qui vous rendra heureux et pour laquelle vous vous lèverez le matin avec beaucoup de plaisir et d’envie. On fait des études et on va faire un métier difficile. Donc cet aspect est vraiment à prendre en compte afin de s’épanouir au maximum. Je tenais aussi à rappeler que le concours des ECNs ne reflète qu’une part infime de la médecine. Il est important de le préciser. Ce n’est pas de la fausse modestie, mais juste la vérité. Être bien classé à un concours en répondant à des QCMs ne fait pas d’une personne, un meilleur médecin qu’une autre. Donc, il est important de choisir la spécialité que l’on veut faire et pas une spécialité prétendue « plus noble » afin de faire plaisir aux autres.