Point sur la prise en charge d’une infection urinaire
La SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française) a mis au point en 2015 les dernières recommandations en terme d’antibiothérapie des infections urinaires. Dans le cas clinique proposé ce mois-ci, nous étions devant une histoire de cystites récidivantes non à risque de complication. La prise en charge de cette pathologie est relativement simple puisqu’identique à la prise en charge d’une cystite aigüe. Ainsi, tout épisode de récidive est traité au coup par coup selon le même schéma, à savoir :
1ère intention : fosfomycine-trometamol per os dose unique
2ème intention : pivmecillinam per os 5 jours
3ème intention : fluoroquinolone (ofloxacine ou ciprofloxacine) per os dose unique
OU nitrofurantoïne per os 5 jours.
Dans le cadre de cystites récidivantes, des mesures prophylactiques peuvent être proposées : apports hydriques suffisants, mictions non retenues, régularisation du transit intestinal,…
Attention ! Une antibioprophylaxie ne peut être proposée que chez les patientes souffrant d’au moins un épisode par mois et si les mesures prophylactiques précédentes n’ont pas montré d’efficacité. Deux molécules sont alors recommandées : trimethoprime et fosfomycine-trometamol.
Particularité du cas clinique : il s’agissait d’un E.coli producteur de BLSE et donc particulièrement résistant. Beaucoup d’entre vous ont été tentés de proposer un traitement par carbapenem. De façon générale, n’oubliez pas que cette classe antibiotique doit être épargnée au maximum pour éviter l’émergence de résistances. Sur l’antibiogramme présenté, d’autres molécules étaient utilisables et notamment les fluoroquinolones.
Il est assez fréquent qu’une souche productrice de BLSE soit également résistante aux fluoroquinolones. Le plus souvent, les antibiotiques restant sensibles et utilisables au cours d’une infection urinaire sont : fosfomycine-trométamol, nitrofurantoïne, amoxicilline-acide clavulanique ou encore la céfoxitine. Pensez donc bien à ces alternatives avant d’envisager l’utilisation d’un carbapenem au cours d’une infection urinaire.